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Dreaming whilst black sous l’oeil d’Aïka

Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous présenter Dreaming whilst Black, une série écrite par Adjani Salmon.
Comment n’aurais-je pas adoré une série, avec un titre aussi évocateur. Le titre de la série évoque toute une question existentielle pour moi. Cette série n’est pas réservée uniquement aux personnes noires. En réalité, elle parlera à tous ceux dans la trentaine ou approchant la trentaine, qui se cherchent et qui ne se sentent pas à leur place professionnellement.
Tout le monde connaît mon amour pour la série « Insecure », une de mes séries préférées. Dernièrement, je me disais que cette série me manquait affreusement. Il faut dire que pendant tout le visionnage de Dreaming whilst Black, je me suis dit que ça me faisait penser à Insecure, pas parce que je trouvais que c’était une copie anglaise, mais parce que la construction des personnages est incroyable et que la touche comique est parfaitement mise en place.
Le synopsis est assez simple :

« Kwabena (interprété par Adjani Salmon), jeune réalisateur et scénariste débutant, tente de concilier à la fois ses ambitions professionnelles et romantiques, en dépit des difficultés de la vie, de l’amour et d’une famille qui préférerait qu’il ait un emploi stable. Malgré ces obstacles, Kwabena reste déterminé à percer dans le domaine du cinéma. »

Cependant, la série est pleine de surprises et aborde de multiples sujets très intéressants avec toute la justesse du monde. L’humour britannique, présent tout au long de la série, offre une perspective rafraîchissante sur des thèmes parfois délicats, comme le racisme ordinaire. Les situations cocasses ne manquent pas, et les personnages maladroits, bien que profondément attachants, reflètent une réalité complexe où les nuances entre bien et mal ne sont pas toujours évidentes.
J’adore le fait que cette nuance soit faite. Le monde n’est pas noir ou blanc (mauvais jeu de mot), et nous ne sommes pas obligées d’être en colère contre tout et contre tous. C’est le sentiment que j’ai ressenti dans la relation entre Kwabena et Adam. Le personnage est pour le coup très maladroit, je ne pense pas qu’il soit question ici de fétichisme relationnel, juste une personne blanche, qui rencontre des personnes noires et qui ne sait pas exactement comment ne pas être offensant tout en l’étant parfois un peu. Mais aucune vilenie derrière et encore moins un mauvais fond.

Spoiler alerte dans les prochains paragraphes
Je ne peux pas comparer Insecure et Dreaming whilst black sans mentionner la capacité de Dreaming whilst black à développer chaque personnage de manière approfondie. C’est quelque chose que j’apprécie dans Insecure, Atlanta et même Euphoria. Bien qu’il y ait un personnage principal, la série ne tourne pas uniquement autour de lui et on pourrait consacrer des biopics entiers à chaque personnage.
Ensuite, vient le sujet principal de la série qui est la difficulté de trouver un équilibre entre s’investir pleinement dans son projet « passion » et le désir d’avoir une stabilité financière et de mener une vie conforme à la société.
Je pourrais en parler longuement, car j’ai vécu cette situation pendant deux ans. Il est difficile de choisir entre un travail qui rapporte de l’argent mais ne procure aucun bonheur, et se lancer dans un projet qui nous passionne et nous rend heureux, et pour lequel on est prêt à se battre. Je crois que je ne suis pas la seule dans cette situation. Beaucoup de jeunes adultes le sont également. D’ailleurs, jusqu’à quel âge peut-on se considérer comme jeune adulte ?
Je disais précédemment que ce n’était pas suffisant d’être une personne noire pour apprécier la série et être touché par le travail d’Adjani Salmon. Au-delà du fait que la série parle d’un homme noir, il s’agit surtout d’un individu qui a dû faire face à la réalité de la vie et aux responsabilités imposées par la société. Il a dû sacrifier une partie de ses rêves pour entrer dans un monde stable mais peu excitant et sans vie.

La série « Dreaming whilst black » représente parfaitement cette période difficile de la vie où l’on remet en question nos choix de vie et de carrière. Les situations sont si réalistes qu’elles peuvent même troubler certains spectateurs. Heureusement, la série reste comique, ce qui permet d’aborder ces sujets de manière plus légère et avec une sensibilité qui réchauffe le cœur.
La série aborde la question de s’adapter à l’industrie tout en préservant son projet et ses valeurs. Elle explore le conflit entre rester fidèle à soi-même et s’ajuster aux attentes du marché, afin de pouvoir ensuite créer librement une fois bien établi dans l’industrie. Tout en ayant conscience que toutes les personnes qui nous entourent auront un avis et un jugement sur les décisions que nous sommes amenées à prendre.
L’histoire parle de l’industrie du cinéma, mais elle peut également s’appliquer à l’industrie musicale, par exemple. Je ne vais pas vous en dire plus pour éviter de vous gâcher le suspense, mais cette question est bien explorée dans la série, ce qui permet de se sentir moins coupable de sa propre situation.
Pour terminer ce que j’ai fortement apprécié dans Dreaming Whilst Black, c’est aussi qu’on n’est pas là pour être dans le cliché. Les personnages sont des personnes comme vous et moi, on ne sait pas forcément quel est leur job. Il y a des plus riches et des moins riches, des personnes qui ont réussi à mettre en ordre leur vie, d’autres qui mettent un peu plus de temps. Les femmes noires sont respectées, pas caricaturées, pas ridiculisées. On en croise des plus jeunes, des plus âgées, très différentes les unes des autres. Il en est de même pour l’homme noir, on n’en a pas une description archétypale.
La série est disponible sur OCS, j’espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à la regarder !

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