Art contemporain

À la traversée des univers : une conversation avec Yadichinma Ukoha-Kalu

Yadichinma Ukoha-Kalu, in a langage of my own, Maison Aissa Dione

J’ai découvert le travail de Yadichinma en décembre dernier à Dakar, lors de sa résidence artistique à la Maison Aïssa Dione, annexe de la galerie Atiss Dakar, fondée par la designeuse textile Aïssa Dione. 

Forcément, je suis arrivée en retard, préférant flâner dans Dakar et marcher jusqu’au lieu de résidence.

J’ai donc malheureusement raté le discours de l’artiste et la présentation de l’exposition. Ce qui finalement s’est avéré être une bénédiction, car je garde un souvenir très intéressant de cette retranscription de résidence.

Lorsque j’ai aperçu les oeuvres de Yadichinma, elles m’ont plongée dans un autre univers, empreint d’abstraction et de surréalisme. J’ai tout de suite eu envie d’en découvrir davantage sur l’artiste et le message qu’elle souhaitait transmettre à travers ces oeuvres.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas été transportée aussi profondément par des oeuvres aussi mystérieuses. Je n’avais aucune clé de compréhension mais j’ai eu le sentiment de déchiffrer les oeuvres, comme si elles étaient composées d’un langage universel.

Et quel sentiment satisfaisant, lorsqu’on se retrouve devant des oeuvres qui nous touchent et nous transportent de cette manière sans avoir besoin de médiation. Cette expérience m’a rappelé que l’absence de médiation pouvait être une bénédiction, et que l’art ne nécessitait pas nécessairement d’explication.

J’ai ressenti un ancrage traditionnel, qui cependant était dénué de fondement concret et apparent. Et je me suis également rappelé l’importance pour moi d’être confrontée aux oeuvres des artistes du continent africain.

Quelques jours après ce passage à la Maison Aïssa Dione, j’ai décidé d’écrire à Yadichinma pour l’interviewer. Pleine de bonté, elle a gentiment accepté d’échanger avec moi sur son travail, sa position en tant qu’artiste et sa vision de l’art contemporain sur le continent africain

Yadichinma Ukoha-Kalu, in a langage of my own, Maison Aissa Dione
Yadichinma Ukoha-Kalu, in a langage of my own, Maison Aissa Dione

Yadichinma : Je suis passionnée par le fait de documenter les cultures africaines. Nous avons un énorme décalage en termes d’archives, et ce n’est pas toujours simple d’avoir accès à ce que l’art visuel produit sur le continent était et est aujourd’hui. Étant une artiste autodidacte, une grande partie de mon travail et de mes recherches a été de trouver des ressources et de la documentation.

AÏKA : Pourquoi te décris-tu comme une artiste, multimédia ?

Je me décris de plusieurs manières, et l’une d’entre elles est multidisciplinaire, ce qui, je pense, signifie la même chose. J’utilise différentes techniques et plusieurs médiums dans ma pratique. C’est en constante évolution.

Je suis très curieuse en ce qui concerne les différents matériaux, objets, mais je m’intéresse également à la manière dont, en tant qu’êtres humains, nous interagissons avec eux, à la manière dont nous formons des relations avec eux. Certains matériaux, objets, peuvent être utilisés pour créer d’autres choses, nous pouvons presque les considérer comme leurs propres entités, ils ont leur propre sens.

Mais oui, le terme multimédia vient des multiples médias et des différents types de processus que j’utilise : je peins, je sculpte, je dessine, je réalise des installations. Je travaille avec du plastique, avec du textile, en fonction de ce qui m’inspire dans le moment.

Yadichinma Ukoha-Kalu, in a langage of my own, Maison Aissa Dione

AÏKA : Pourquoi et comment choisis-tu les médiums que tu utilises ? qu’est-ce qu’ils apportent à ton expression artistique ?

Yadichinma : Actuellement, il est un peu difficile de suivre tous les médiums que j’utilise car il y a les principaux, j’ai toujours un crayon et du papier par exemple. Et une chose que j’ai toujours dit à propos de ma pratique, c’est que je cherche d’une certaine manière une approche primaire et élémentaire de la création. Je décompose les processus en ligne, en forme et en couleur, et en suivant cet intérêt, la manière la plus facile de communiquer une idée pour moi a été le crayon sur papier. C’est donc une base que j’ai tout au long de mon procédé de création. 

Puis, le plexiglass est arrivé un peu par chance, lorsque j’étais en résidence à Dubaï où je cherchais vraiment à voir comment la ville et la disponibilité du matériau dans cette ville pouvaient affecter le travail que je faisais. Il y avait une machine de découpe laser et du plexiglass. Et j’ai pensé «Hmm, il y a quelque chose à faire avec ce matériau», et je suis allé le chercher dans une usine et j’ai commencé à l’utiliser. J’ai découvert plus tard que pratiquement tous les travaux de signalisation effectués à Lagos, la ville dans laquelle je vis, comme les panneaux que les magasins ont à l’avant, étaient réalisés en plexiglass.

Le Nigeria est également un grand centre pour les petites entreprises. Donc beaucoup de gens utilisent ces machines de découpe laser et ce matériau, et c’est intéressant de réfléchir au langage que cela implique, mais aussi de l’utiliser comme art.

Un autre médium que j’utilise beaucoup est la pierre à savon (stéatite) que j’ai découverte il y a environ cinq ans à l’atelier Harmattan dans l’État du Delta, au Nigeria. C’est une sorte de pierre tendre que l’on peut tailler et façonner comme on le souhaite, et j’aime ce processus car on peut vraiment voir la transformation de la rugosité en ce que l’on veut. J’apprécie également beaucoup la dimension physique du travail, souvent le travail que j’apprécie le plus est celui qui me fait bouger et attraper des choses, donc la sculpture de cette manière est toujours très agréable. 

Il y a aussi mes travaux textiles, où j’utilise le tissu et le fil, J’aime beaucoup ce médium, dans sa dimension délicate. Il y a tellement de façons de construire du tissu. En ayant conscience que les vêtements que nous portons sont fabriqués d’une certaine manière. Leur coupe, leur motif sont une manière de les embellir, la broderie aussi. 

C’est une belle façon de créer des images, aussi, la sensation du fil sur le tissu est vraiment agréable. Cela apporte une dimension différente au dessin sur papier car le tissu a une texture et durant le processus cette texture commence à signifier quelque chose entre vos doigts.

Je choisis mes médiums pour différentes raisons, mais surtout car ils me font ressentir quelque chose. Ils ont été créés pour la plupart par d’autres artistes, et je peux ajouter mon processus créatif au matériau déjà existant en lui demandant : « Qu’est-ce que tu peux être aujourd’hui »

Yadichinma Ukoha-Kalu, in a langage of my own, Maison Aissa Dione
Yadichinma Ukoha-Kalu, in a langage of my own, Maison Aissa Dione

AÏKA : C’est super, en parlant de tissus, j’ai eu la chance de voir tes travaux à la Maison Aïssa Dione, plus particulièrement ceux que tu décris comme « carte », peux-tu nous nous expliquer la vision derrière ?

Yadichinma : Je m’intéresse actuellement aux pratiques artisanales qui ont existé dans les sociétés africaines. J’essaie de rester consciente de ce phénomène, mais c’est toujours facile à ignorer parce l’orientation principale vers les arts est très eurocentrée ou même occidentalo-centrée. J’ai entendu parler de Picasso avant d’entendre parler de Bruce Onobrakpeya (maître artiste nigérian). On a l’habitude d’être exposé à des artistes étrangers avant d’être exposés à nos propres artistes (artistes du continent).

Mais en grandissant, après avoir reçu cette éducation, j’ai commencé à remarquer que je me sentais un peu déconnectée de mon propre espace, de ma propre société. J’ai donc élargi ma curiosité à ce qui existait réellement avant, et comment je pouvais le retranscrire. Ainsi cette exposition s’intitule «In a Language of My Own» (« Dans un langage qui m’est propre »).

Docteur Bruce Onobrakpeya © The Guardian
Yadichinma Ukoha-Kalu, in a langage of my own, Maison Aissa Dione

Je suis Igbo (ethnie que l’on retrouve au Nigeria, au Cameroun, au Gabon), nous sommes de la partie orientale du Nigeria, et avons un patrimoine culturel très riche qui est documenté, mais de manière très diffuse. Je m’intéresse aux angles mythologiques et spirituels, de nos pratiques culturelles

Pour beaucoup de cultures africaines les tissus sont des moyens de communiquer une histoire. Naturellement j’ai voulu travailler le textile quand je suis arrivée en résidence à la Maison Aïssa Dione, Aïssa étant une artiste textile. La question de la production de textile en Afrique est intrigante, c’est un artisanat commun mais qui se perd. Nous avons toujours produit du textile, cependant il me semble que 80% des tissus que nous avons, sont des produits venant d’ailleurs.

Pour les cartes que j’ai réalisées, la représentation que j’ai voulue transmettre, c’est moi qui mène un relevé aérien de la terre. J’avais besoin d’une carte pour naviguer l’histoire Igbo, donc j’ai étudié Ala, la déesse de la créativité, de la fertilité et de la terre. J’ai créé les cartes en trouvant des symboles liés à Ala, et en incorporant mes propres symboles, ainsi que mes recherches sur l’architecture Igbo pré-coloniale. J’ai représenté ces idées en utilisant la broderie sur le tissu. Les cartes représentent un guide visuel et spirituel, m’aidant intimement à comprendre nos origines.

AÏKA: C’est trop cool, et très fort ce que tu dis. J’ai toujours eu cette vision de l’art comme un outil pour documenter, archiver ce qui se passe dans un espace, une société. Et j’ai toujours adoré l’art parce que je trouve que c’est aussi un moyen de transmettre. À mon sens, l’art m’a donné des informations sur ma culture, là où mon éducation scolaire n’a pas pu le faire. Y a-t-il un thème récurrent dans tes différentes oeuvres ?

Yadichinma : Oui, c’est quelque chose d’assez abstrait, cela dit. Lors de ma toute première exposition solo, est apparu le thème des « choses à venir ». J’ai eu cette idée que j’étais une messagère d’informations perdues qui passaient à travers moi. À ce moment-là, je ne m’intéressais pas particulièrement à mon héritage culturel, c’était juste moi et les symboles abstraits qui me venaient à l’esprit. Je les plaçais dans des espaces que j’appelais des environnements et l’idée était que je pouvais invoquer mes propres images et ensuite leur donner un but en les combinant dans différentes configurations.

Parce que c’est l’idée, si vous mettez une ligne et un cercle sur une feuille de papier, quel est le message transmis par cette image ? Donc, le thème récurrent est, je suppose, de découvrir la relation cachée entre les choses en les plaçant dans différents environnements, en reconnaissant que chaque objet a un environnement en lui-même. Donc, je suis toujours en train de construire une sorte de sensation, une sorte de pièce pour chaque détail, que ce soit une ligne, une courbe ou, à l’intérieur, une figure réelle. Je le place dans le contexte d’un nouvel espace. J’essaie, je suppose, de développer sa signification dans cet espace.

AÏKA : Quand tu parles de ton travail, je ne peux pas m’empêcher de penser au mouvement surréaliste.

Yadichinma : Exactement. J’adore quand cela vient sur la table, sans que je sois super direct à ce sujet. Je pense que les premiers corpus d’oeuvres que j’ai découverts par moi-même et qui m’ont beaucoup touchée étaient des oeuvres surréalistes, particulièrement celles de Salvador Dali.

J’ai apprécié passer du simple travail de représentation au développement de mes propres images en leur imprégnant un sens qui m’est propre. C’est pourquoi tu ne verras pas beaucoup de portraits dans mon travail. Tu vois donc à juste titre un lien avec le mouvement surréaliste dans mon travail, et également beaucoup d’abstraction parce que j’essaie de stimuler mon imagination et de réfléchir à comment une chose pourrait en être une autre.

Yadichinma Ukoha-Kalu, in a langage of my own, Maison Aissa Dione

AÏKA : Lorsque tu crées une oeuvre ou une série d’oeuvres pour une exposition, quel est ton but ? Et quel impact veux-tu que ton art ait sur le public ?

Yadichinma : Je pense que mon objectif est principalement d’être capable d’inspirer l’émerveillement. Donc quand les gens me disent, « Je ne suis pas sûr de ce que c’est, mais je sens que je sais ce que c’est », c’est exactement ça que je recherche, un sentiment étrange mais familier. Vous n’avez pas besoin de donner un sens définitif, mais il y a quelque chose de très réconfortant dans le fait de reconnaître, de ressentir quelque chose, et de se dire qu’il y a une familiarité qui s’est créée avec l’oeuvre en question.

 

Il y a aussi cette volonté de documenter et d’archiver la société telle qu’elle est, et aussi de me souvenir d’où je viens. C’est la raison pour laquelle mon travail est maintenant beaucoup plus référentiel. Il y a beaucoup plus de recherche désormais.

AÏKA : J’ai vu que tu avais créé un plateau de jeu Ludo, à 99% fabriqué au Nigéria. Cette création m’a interpellée, car plus jeune, j’ai joué au Ludo, un jeu auquel mes parents ont joué dans leurs pays d’origine. Ce jeu fait partie de mon héritage culturel africain, même s’il n’a pas été inventé en Afrique. Je me demande donc comment ta culture ou ta spiritualité influence ton travail.

Yadichinma : J’ai toujours aimé l’idée que le design et l’illustration se traduisent en fonctionnalité, mais surtout en jeu. j’adore m’interroger sur:  » comment je peux créer quelque chose avec lequel nous pouvons tous jouer, et interagir ? À quelle histoire cet objet nous connecte-t-il ? »

Le jeu « LudobyYadi » est fait au Nigéria, car je voulais prouver qu’à l’intérieur de notre contexte, il est entièrement possible de produire ce genre d’efforts et ce genre de travail. Souvent, lorsque vous pensez à la production, surtout dans les pays du tiers-monde, beaucoup de choses ne sont pas accessibles. Il n’y a pas d’électricité en permanence, mais il y a un artisanat abondant. Vous devez vraiment extraire les ressources de manière très lente et patiente, mais c’est possible, et ce sont les idées que j’essaie de promouvoir en fabriquant des objets ici et en impliquant des artisans locaux.

LudobyYadi
LudobyYadi

AÏKA : Plus tôt, j’ai parlé du fait que je percevais l’art comme un moyen de documenter, d’archiver une société. J’apprécie beaucoup le travail des grands maîtres photographes, tels que Malick Sidibé, Mama Casset, ou encore Seydou Keïta, parce que plus jeune, quand j’explorais les archives de ma grand-mère, je voyais des photos, des portraits d’elle, de ma mère, de mes oncles et tantes, etc. Et lorsque j’ai découvert le travail de ces photographes, j’étais agréablement surprise car cela ressemblait beaucoup à ces vieilles photos de ma famille. À ton avis, quel est ou quel peut être l’impact de l’art, plus particulièrement sur le continent africain ?

Yadichinma : Selon moi, l’impact est énorme. Sans être niaise, j’aime croire que c’est exactement la raison pour laquelle toi et moi pouvons être assises ici aujourd’hui. Cela donne un sens à la vie, cela donne aussi un sentiment d’ancrage et le fait de savoir d’où l’on vient renforce vraiment l’identité. De la même manière que les médias populaires de nos jours, le monde de l’art et la production artistique ont été largement contrôlés par l’Occident et par les Européens, et ces personnes sont des conteurs et ils comprennent l’idée et l’impact de la narration, surtout dans le monde moderne. Il y a des choses que vous pouvez imposer par la violence. Mais dès que vous avez le pouvoir de raconter vos propres histoires et de documenter vos propres histoires, et de les propager avec le monde, ça devient aussi un moyen de valider ce qui s’est passé et que vous étiez là. Ce n’est plus juste comme une brume flottant dans l’air, mais vous pouvez vous y accrocher fermement pour dire que ce sont les racines et que c’est l’histoire.

Je pense donc que c’est vraiment important de documenter, d’archiver. L’art est aussi une très belle manière de penser, de vivre dans le monde et cela vous ouvre l’esprit et vous aide de façons créatives à naviguer dans l’espace dans lequel nous vivons. Nous naissons dans des systèmes où on nous explique que nous devons être comme ci ou comme ça, que nous devons aimer de telle manière.

L’art nous donne l’alternative de créer des débouchés créatifs, de définir ce qu’est le plaisir, les sensations et ce que nous sommes. Nous avons besoin de ça en tant qu’êtres humains, plus particulièrement en Afrique, nous avons besoin de cette nouvelle manière d’être, de savoir qu’on a aussi accès à ce pouvoir créatif, car c’est souvent quelque chose que nous oublions.

Nous pensons que nous sommes impuissants à changer ce qui existe déjà, mais dès que vous vous familiarisez avec votre processus créatif, vous comprenez que tout ce qui existe a été créé par quelqu’un qui a simplement dit : «C’est ce que je vais faire aujourd’hui», et vous pouvez voir ce que vous allez faire aujourd’hui. C’est ce que je pense qui est important pour l’Afrique et son rapport à l’art.

AÏKA : En effet, pour moi, c’est vraiment ce pouvoir de redéfinition des postulats existants. Redéfinir son identité et savoir qu’il existe une alternative à ce qu’on nous a toujours enseigné. Qu’il y a une multitude d’histoires et qu’on peut s’identifier à celle que nous choisissons. C’est quelque chose que j’essaie encore aujourd’hui de déconstruire, et c’est difficile car je suis née en France, mon éducation artistique a été faite en France, mes expériences professionnelles ont été réalisées en France. J’ai donc des clés de lecture de l’art très occidentalisées. Cependant, je me sens particulièrement touchée par l’art produit sur le continent et par les diasporas, parce que je ressens beaucoup plus cette connexion. J’essaie donc de ne pas transposer mes aspirations artistiques aux scènes artistiques africaines. La dernière question que j’aimerais te poser pour clôturer cet échange, c’est de ton côté, quelles sont tes aspirations pour le développement du monde de l’art sur le continent africain ?

Yadichinma : Personnellement, je veux vraiment avoir la chance de créer des communautés créatives auxquelles les enfants peuvent avoir accès. Parce que je pense qu’être jeune et exposé à la créativité d’une certaine manière vous donne beaucoup de pouvoir. Je veux vraiment avoir l’opportunité d’inspirer l’émerveillement, car c’est un sentiment qui marque les enfants et dont ils se souviennent longtemps.

Je suis une artiste autodidacte, mais j’ai eu la chance, entre mes 20 et 22 ans, de fréquenter une communauté à Lagos qui s’appelait  » Stranger » et qui a été fondée par Yegwa Ukpo, c’était un petit café boutique aux inspirations japonaises, où j’ai vraiment été encouragée à créer.

 

Je trouve que ce genre d’espaces et communautés sont importantes, particulièrement au Nigéria où l’on trouve trop peu d’endroit comme Stranger, où les gens peuvent se réunir, s’asseoir ensemble, penser ensemble.

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